Bienvenue à Walschbronn

Le « Galgenfeld », champ des potences

Avant l'application de la coutume générale de Lorraine en 1611 dans le Comté de Bitche, rattaché au bailliage d'Allemagne du duché de Lorraine depuis 1606, la mairie de Walschbronn, composée de douze villages, a possédé une réglementation particulière. La justice civile et criminelle, était rendue dans une taverne par le maire et plusieurs échevins.

On a ainsi mention d'une demande en 1250 devant le tribunal de Walschbronn de Johannes, Reinhard, Otto et Hesso, fils de Johannes Steinhausen suite à un différend avec l'abbé de Sturzelbronn au sujet de la dîme de Steinhausen. Un arrangement est conclu devant le même tribunal le 29 juin 1495 entre l'abbaye de Sturzelbronn et Reÿners Cuntz de Steinhausen au sujet de prés et taillis situés à Bottenbach.

Thierry Alix, conseiller du duc Charles III de Lorraine, note en 1577 que « Les appels de la dite cour et justice de Bitche sont à Walspronn, dela à Schorbach, et puis au Buffet du Seigneur en son Chasteau dudit Bitche… Il y a audit Walsbron ung Mayeur et 7 eschevins pour exercer la justice… Les appelants vont dudit Walsbronn a Schorbach et dudit Schorbach au Buffet du Seigneur de Bitche ». L'exécuteur des hautes œuvres de Walschbronn exhibait son adresse devant les officiers de justice sur le corps des condamnés au gibet au lieu.-dit Galgenfeld, littéralement le champ des potences, sur les hauteurs du sentier de Dorst à Walschbronn, mais sans doute avant le XVIe siècle.

Image situation Galgenfeld
Extrait de l'atlas du comté de Bitche de 1758.

On trouve aussi dans d'autres communes du Pays de Bitche des lieux-dits désignant des endroits d'érection de gibets tels qu'à Schorbach (Galgenberg) ou Sturzelbronn (Galgenköppel). Les fourches patibulaires (potence-gibet) avaient pour buts, non seulement de servir à l'exécution des condamnés, mais aussi à inspirer la crainte aux habitants et aux passants, d'autant plus que les exécutés restaient pendus à la potence jusqu'à ce que leurs corps tombent d'eux-mêmes.

Ensuite selon l'application de la coutume générale de Lorraine, « la Haute-Justice proprement, est celle qui donne au Seigneur ; ou ses Justiciers, la puissance de coërcition reprimende les délinans par mort, mutilation de membres, fouët, banissement, marques, piloris, échelles & autres peines corporelles semblables. Et font les Gibets ou arbres penderets [qui] peuvent être relevez ou choisis par les Haut-Justiciers ». L'article suivant précise que seul les hauts-justiciers peuvent détenir les criminels.

Cette haute-justice (Hochgericht), pour les crimes les plus graves (vol, faux monnayage, homicide…) est réservée au représentant du duc de Lorraine à Bitche. Le bourreau (Henker) était établi à Schorbach. Ainsi, c'est lui qui est chargé de la sentence en 1736 contre Marie-Elisabeth Robert, 18 ans, Marie-Catherine Petry sa mère, Jacob Robert son frère et Charles Frédéric 23 ans pour des vols dans l'église de Walschbronn.

Selon la même coutume, « la moyenne Justice de coërcition n'importante mutilation de membres, Fouet, Bannissement, ou peine pécuniaire… de pouvoir créer Maire & Justice, pour connaître des actions personnelles, d'injures & de délits simples… et détenir les délinquans vingt-quatre heures pour de là être remis es mains du Seigneur Haut-Justicier, ou du Voué ».