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Le château du Weckersburg

Le lieu d'implantation

Le château est érigé sur le versant ouest de la colline du Schankenberg. Le site ne semble pas très favorable : si la dénivelée est importante au sud et à l'ouest, il est dominé par le reste de la montagne au nord. Pour autant, il s'agit d'un authentique château fort, c'est-à-dire une résidence fortifiée de la noblesse adaptée à l'usage de l'artillerie. Il est implanté sur un carrefour de deux voies de passage ; son rôle est de contrôler notamment la route reliant Bitche à Pirmasens.

Illustration aérienne du château du Weckersburg
Illustration aérienne du château du Weckersburg.

Walschbronn ou Weckersbourg ?

L'origine du château repose sur deux versions. La première est qu'il a été construit en 1490 par le comte Simon Wecker de Deux-Ponts-Bitche († 1495). La seconde, que l'on retiendra, est qu'il a été érigé entre 1520 et 1540 par le comte Georges Wecker de Deux-Ponts-Bitche et d'Ochsenstein († 1559). Appelé dans les sources anciennes « Waldsborn » ou encore « Walsspurn », il est surnommé « Weckersburg » dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Son abandon

En 1541, le château est hérité par Jacques de Deux-Ponts- Bitche († 1570), mais, peu intéressé, il n'en assure plus l'entretien. Il abandonne aussi les sources thermales (« Badehaus und Bad »), même si elles sont toujours réputées à cette époque. En 1577, le château est dans un triste état : les charpentes commencent à pourrir. L'année suivante, tous ses éléments en bois ont été vendus, le site se délabre.

Une reconstruction ?

Vers 1744, les autorités françaises envisagent de remettre le château en état pour en faire un poste de défense et d'observation de l'entrée de la vallée qui permet d'accéder au pays de Bitche depuis le proche Palatinat. Il s'agit notamment « d'empêcher la sortie des grains et la contrebande qu'on peut faire par cette partie ». On estime alors que, remis en état, il ne pourrait être conquis sans canons. Mais la place n'est pas reconstruite et ses pierres sont utilisées pour la construction de maisons et du mur d'enceinte du cimetière.

Les vestiges

Les vestiges visibles, aujourd'hui restaurés, se composent de deux grosses tours circulaires dévolues à l'usage de l'artillerie et de la partie basse d'un logis seigneurial dont le plan épouse la forme d'un fer à cheval. Le terrain ayant en grande partie été nivelé au nord-est et à l'est, l'ancien fossé n'est plus visible.

D'après un plan de 1758, l'entrée du château se trouvait dans l'angle nord-est. Elle était flanquée d'un petit bâtiment adossé à l'enceinte nord. Au nord-ouest, le mur d'enceinte est encore bien conservé. Le plan de 1758 montre qu'un bâtiment s'y adossait. Il est relié à une tour de flanquement circulaire. Les trois ouvertures sont adaptées à l'usage d'armes à feu légères, du type arquebuses (Handbüchsen) et couleuvrines (Hackenbüchsen). Celle orientée vers le nord-est est bouchée du fait que le niveau de circulation primitif a été recouvert de terre. En 1828, il subsistait un niveau supérieur qui était manifestement équipé, lui aussi, de canonnières.

Croquis du château réalisé par la SHAL d'après un plan de 1758
Croquis du château réalisé par Nicolas Mengus.
Croquis du village réalisé par Chenot en 1828
Croquis du village réalisé par Chenot en 1828 (Archives municipales de Sarreguemines).

Conservé aux archives municipales de Sarreguemines, ce dessin naïf, daté de 1828 et signé Chenot, donne une vue du village qui a considérablement changé depuis la Seconde guerre mondiale. L'église s'élève au milieu de grosses maisons à plusieurs niveaux d'élévation, un certain nombre ayant conservé du pan-de-bois sur les murs-pignon ; à l'arrière plan, les ruines encore imposantes du château-fort (Le pays de Bitche, images du patrimoine, Marie-France Jacops, Jacques Guillaume, Didier Hemmert, Metz, 1990, page 132).

Plus à l'ouest se trouve une seconde tour de flanquement circulaire. Son niveau inférieur est percé de trois ouvertures de tir adaptées, elles aussi, à l'usage de couleuvrines. Selon le plan de 1758, un bâtiment s'adossait le long du rempart voisin.

Un important logis, en fer à cheval (11,20 x 8m) occupe l'extrémité sud du site. Il n'en subsiste que la base, sauf dans l'angle sud-ouest qui conserve une hauteur de deux niveaux. On y accède par une porte, du côté ouest. À droite en entrant, au niveau de l'angle sud-ouest, se trouve une niche de tir. Elle possède une ouverture de tir rectangulaire et étroite, destinée à l'usage d'armes à feu légères. Une niche similaire, moins bien conservée se voit sur le mur d'en face. Deux autres niches se reconnaissent au niveau supérieur, dans l'arrondi du logis. La façade sud conserve les vestiges de deux grandes fenêtres. La trace d'une autre fenêtre se reconnaît au deuxième niveau. En face de l'entrée, dans le mur est, se reconnait l'emplacement d'une cheminée.

Les vestiges du donjon du château du Weckersburg
Les vestiges du donjon du château du Weckersburg.
Dalle sculptée trouvée dans le donjon en 1960 par Sébastien Schmitt
Carreau ou dalle de pavage en terre cuite du donjon.
Marque de maçon sur une pierre d'angle du donjon
Marque de maçon sur une pierre d'angle du donjon.

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